Les transmissions infirmières se font désormais au lit du patient

04.01.2024 Media

L’Ensemble hospitalier de la Côte (EHC) a implémenté dès 2017 les transmissions infirmières au lit de la·du patient·e (TLP). Ce changement provient d’une volonté institutionnelle d’augmenter la qualité et la sécurité des soins. Les transmissions infirmières ont lieu matins et soirs au moment du changement d’équipe et impliquent un transfert de responsabilité obligatoire. Les infirmières·ers transmettent les soins, les évaluations des patient·e·s ainsi que les interventions à entreprendre aux professionnel·le·s qui poursuivent la prise en soins.

Effet non négligeable sur la sécurité

Les transmissions au bureau sont souvent longues et diminuent le temps de présence auprès des personnes hospitalisées, la qualité de l’information est inégale et les écrits sont lacunaires. Une revue de littérature, menée conjointement avec la Haute école de la santé la Source, démontre que les transmissions infirmières ont un effet sur la sécurité des patient·e·s et que les événements indésirables peuvent être prévenus par des transmissions efficaces.

Elles doivent notamment être structurées par des outils standardisés, combinées avec des notes écrites et être réalisées au lit de la·du patient·e (Colvin et al., 2016; Holly & Poletik, 2013; Matic et al., 2011; Staggers & Blaz, 2013). Ce dernier point est essentiel pour assurer un partenariat avec la·le patient·e et une prise de décision partagée. Elles permettent également une anticipation des soins et offrent un regard croisé entre les professionnel·le·s. Les alertes cliniques sont plus rapidement identifiées et partagées (Anderson et al., 2015; Vines et al., 2014; Kerr & Mckinlay, 2014).

L’outil IPASS, la théorie des soins centrés sur la personne de McCormack et McCance (2017) et le «Montreal model» de Pomey et al. (2015) ont guidé le projet et la trame des TLP. L’organisation a été repensée en adaptant les horaires et en sectorisant les patient·e·s. La qualité de la traçabilité écrite et l’évaluation clinique ont été travaillées dans les équipes par les infirmières·ers clinicien·ne·s.

Coaching dans les différents services

Une formation d’un jour, construite en collaboration avec la Haute école de la santé la Source, qui allie simulation et théorie, a permis au personnel soignant d’assimiler la pratique des TLP. Le déploiement et la pérennisation sont assurés par le coaching des infirmières·ers clinicien·ne·s dans les services.

Concrètement, les TLP débutent devant la chambre où le motif d’hospitalisation, les antécédents primordiaux et les sujets délicats sont nommés. Puis, en chambre, l’infirmier·ère qui termine son horaire introduit le nouveau binôme soignant.

L’identitovigilance est réalisée puis l’infirmier·ère transmet la situation actuelle en utilisant la structure du graphique patient·e·s (paramètres vitaux, problèmes de soins des dernières heures). L’infirmier·ère entrant effectue un tour de lit guidé par l’infirmier·ère sortant où les signes cliniques et paracliniques ciblés sont évalués en commun. Le projet du jour et de devenir de la·du patient·e sont établis en partenariat. En fin de TLP, la·le patient·e est invité·e à partager ses besoins et ses préoccupations. L’infirmier·ère qui débute l’horaire quittance les informations reçues, clôt les TLP et informe la·le patient·e des interventions prévues. Le temps alloué est de deux minutes par patient·e.

Une pratique largement adoptée à l’EHC

Lorsqu’un partenariat patient·e n’est pas possible (agitation, refus), les transmissions se font devant la porte. Les TLP impliquent un temps de transmission variable, peuvent diminuer les échanges informels entre l’équipe et ne permettent pas toujours d’assurer la confidentialité dans les chambres à plusieurs lits.

Néanmoins, ce changement de culture institutionnelle permet une valorisation du rôle infirmier, un renforcement de la priorisation des actions, une satisfaction des patient·e·s, une meilleure structuration des transmissions, un renforcement de la documentation écrite et une diminution du nombre d’erreurs. Le temps de transmission passé au bureau est rendu à la·au patient·e.

Actuellement, la quasi-totalité des services de soins stationnaires de l’EHC ont adopté cette pratique qui est une plus-value pour les patient·e·s, les soignant·e·s et pour l’institution.

Article co-rédigé avec Caroline Trautz, responsable intersites des pratiques et Valérie Klein, directrice des soins stationnaires.

Rédactrice

Ludivine Helfer Gleyre

Coordinatrice de projets de soins cliniques, Ensemble hospitalier de la Côte.

Rédactrice

Elisabeth Iorio

Coordinatrice de projets de soins cliniqes, Ensemble hospitalier de la Côte.

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Publié le 04.01.2024